Description du projet INC
En Nouvelle-Calédonie, les feux, essentiellement d'origine anthropique, croissent en nombre, fréquence et étendue, devenant un danger pour les populations et menaçant la conservation des écosystèmes au sein d'un territoire qui est considéré comme un haut lieu mondial de la biodiversité.
Suite au gigantesque incendie qui a ravagé la Montagne des Sources fin 2005, plusieurs scientifiques d’institutions variées se sont regroupés pour mieux comprendre l'origine et les impacts des incendies en Nouvelle-Calédonie, grâce au financement de l’Agence Nationale de la Recherche. Un travail de 4 années vient d'être réalisé, sur 4 domaines scientifiques majeurs, avec le concours d’une quarantaine de chercheurs dans le cadre d'un programme de recherche intitulé INC (Incendies Nouvelle-Calédonie).
Une somme inédite d’informations et de données a ainsi été accumulée et décryptée permettant de mieux comprendre les incendies, et par extension de mieux les prévenir. Les résultats peuvent se décliner au travers de 5 grandes thématiques interconnectées décrites dans le schéma suivant :

Feux : Régime et comportement
La télédétection a servi à recenser les incendies survenus au cours de la période 1999-2010, et visibles à partir des satellites LANDSAT et MODIS. Les résultats ont montré une forte corrélation avec les types de végétation, la distance aux routes, ou encore la topographie.
Les écosystèmes majeurs de la grande terre sont maintenant caractérisés en terme de combustibles présents. Une cartographie actualisable des probabilités de propagation du feu, issue d’un modèle de propagation a été réalisée.
Ecosystèmes et Biodiversité
Des cartes d'indices de Biodiversité sont réalisées sur toute la Grande Terre basées sur une modélisation par type de milieu.
Sur sol volcano-sédimentaire, la forêt a reculé de 24% au cours de 50 dernières années, principalement sur les pentes orientées à l’Ouest (90% du recul enregistré), les feux représentant la cause principale de cette régression.
Des onze espèces pionnières principales analysées pour leurs caractéristiques adaptatives au passage du feu, seules quelques-unes semblent présenter une relative résistance au passage d’un feu.
Pratiques humaines
Une première analyse effectuée à l’échelle de la Grande-terre a traité des données statistiques diverses, afin de mettre en relation les liens potentiels qui existent entre certaines variables sociales et territoriales avec l’occurrence d’incendies sur la période 1999-2010. La distance aux voies de communication et aux centres de vies, ainsi que les structures foncières influencent particulièrement le risque de départ d’incendies.
Une étude anthropologique approfondie des pratiques, usages et représentations du feu est menée en collaboration avec les instituts de recherche (IRD, IAC) et les collectivités locales (Province nord – DDEE). A l’encontre de certains présupposés, l’étude des savoirs locaux, anciens et contemporains, apporte des éléments éclairant la nature et la diversité des pratiques du feu (écobuage, essartage, et autres) et la place qu’elles occupent dans l’interaction qu’entretiennent les hommes avec leur(s) milieu(x).
Météorologie et Climatologie
MétéoFrance (Nouméa et Aix-en-Provence) a amélioré l’indice de risque de feu disponible PREVIFEU, en le remplaçant par l’indice forêt météo (IFM). Cet indice estime l’aléa météorologique quotidiennement et est opérationnel depuis Juillet 2010.
Un indice saisonnier (de sécheresse) intègre dans le temps le risque de feu en fonction du déficit en précipitation, construit à partir des températures des eaux de surface océaniques du Pacifique. Le phénomène El-Niño a en effet influencé les principaux épisodes de sécheresse observés sur le territoire.
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